Étude de cas : une transition écologique réussie pour une PME industrielle

Ils ne voulaient pas juste « faire leur part ».

Dans cette PME cosmétique de Nouvelle-Aquitaine, on avait déjà tenté les petits gestes. Quelques économies d’énergie, des réflexions sur le tri, une volonté sincère… mais pas de vraie transformation. Pas de stratégie claire.

Ce qui a tout déclenché ? Une ambition bien précise : lancer une nouvelle gamme de produits écoconçus, labellisés Ecolabel Européen. Pas comme une vitrine marketing, mais comme un levier structurant pour amorcer une transition écologique plus large, plus cohérente, plus crédible.

À première vue, le projet pouvait sembler risqué.

Contexte économique tendu. Marché concurrentiel. Peu de ressources internes disponibles.

Et pourtant, ils ont tenu le cap.

👉 Grâce à une approche rigoureuse centrée sur l’Analyse de Cycle de Vie (ACV), à des choix techniques assumés, et à un accompagnement stratégique sur-mesure, ils ont réduit jusqu’à -70 % l’impact CO2 de leurs emballages, tout en lançant une gamme rentable et différenciante.

Aujourd’hui, je vous raconte ici leur parcours.

Pas un conte de fées, mais un cas très concret, inspirant, reproductible – surtout si vous êtes dirigeant ou responsable QHSE d’une PME industrielle et que vous cherchez comment enclencher une vraie transition, sans sacrifier votre réalité opérationnelle.

Le contexte : une PME sous pression , mais ambitieuse

Cette entreprise familiale de 70 salariés est implantée en Nouvelle-Aquitaine, dans le secteur de la cosmétique.

Comme beaucoup de PME industrielles, elle doit composer avec plusieurs fronts : pression sur les marges, exigences réglementaires croissantes, et attente des clients sur les engagements environnementaux.

👉 Pour la direction, il était clair que la différenciation par l’écologie allait devenir incontournable. Mais pas question de céder à l’effet de mode.

Ce qu’ils cherchaient, c’était une approche crédible, structurée, avec de vrais impacts – pas un greenwashing de façade. Et surtout : un levier stratégique qui serve le produit, pas juste l’image de marque.

Le projet est donc né d’un objectif très concret : développer une nouvelle gamme cosmétique écoconçue, certifiée Ecolabel Européen.

Un défi technique et marketing, mais aussi une opportunité pour enclencher une transition plus systémique au sein de l’entreprise.

🔒 Par respect des engagements de confidentialité (NDA), je ne peux pas citer ici le nom de l’entreprise. Mais toutes les données chiffrées + les actions présentées sont issues de notre accompagnement AVP Conseil.

Les obstacles rencontrés : budget, ressources, complexité

Le premier frein, c’était l’argent (cas classique).

Le projet a démarré dans un contexte économique déjà tendu, et s’est poursuivi alors que la situation du marché se dégradait nettement. Dans ce type d’environnement, chaque euro compte, chaque choix doit prouver sa valeur.

Même pour une direction convaincue, investir dans une démarche écologique sans retour immédiat pouvait paraître risqué.

Deuxième frein : le manque de compétences internes sur ces sujets techniques.

Ni le service QHSE ni la production n’étaient familiers avec l’Analyse de Cycle de Vie (ACV), ni avec les exigences précises de l’Ecolabel Européen. Le projet pouvait vite s’enliser dans la complexité réglementaire, ou dans une course aux “petites actions” sans cohérence globale.

Enfin, comme souvent dans les PME, il y avait une forme de fatigue des plans trop abstraits.

Pas de temps à perdre avec des diagnostics stériles ou des consultants hors-sol.

Ce qu’il leur fallait, c’était une feuille de route claire, priorisée, adaptée à leur réalité industrielle.

Et surtout : des actions concrètes, activables, mesurables.

La méthode AVP Conseil : un projet structuré en 5 phases

Quand on accompagne une PME industrielle, on ne peut pas plaquer une méthode “académique” hors-sol. Il faut faire avec les moyens du bord, la pression du quotidien, les arbitrages budgétaires.

C’est pourquoi chez AVP Conseil, on structure chaque projet autour d’une démarche rigoureuse, mais adaptable, avec un seul objectif : créer de la clarté, de l’impact et de la valeur.

Voici comment nous avons procédé dans ce cas :

1. Cadrage stratégique du besoin

Tout a commencé par une série d’échanges avec la direction et le responsable QHSE pour clarifier les attentes réelles du projet.

Ce n’était pas juste une demande de certification : il s’agissait d’utiliser l’Ecolabel comme levier de transformation, à la fois produit et organisationnel.

Nous avons posé les bases :

  • Quelle ambition ? (économique, environnementale, commerciale)

  • Quels périmètres ? (produits concernés, filières, partenaires)

  • Quel niveau d’engagement souhaité ? (quick win vs refonte)

Ce cadrage a permis de poser des jalons réalistes et fédérateurs, tout en alignant les parties prenantes internes.

2. Diagnostic de l’existant et état des lieux ACV

Une fois le cadre posé, nous avons réalisé un diagnostic approfondi des impacts environnementaux, à la fois :

  • au niveau des produits (formulation, sourcing, transport, emballage…)

  • et au niveau des pratiques (achats, production, gestion des déchets…)

Le cœur de cette phase : une première Analyse de Cycle de Vie simplifiée sur une des références phares, pour objectiver les impacts sans tomber dans la complexité inutile.

Cela nous a permis de visualiser rapidement où se situaient les vrais leviers d’amélioration environnementale — et d’éviter de se disperser.

3. Préconisations et priorisation des actions

Sur la base du diagnostic, nous avons formulé un ensemble de recommandations ciblées, triées selon trois critères :

  1. Impact environnemental

  2. Faisabilité technique / économique

  3. Effet différenciant sur le marché

Cela a abouti à une feuille de route priorisée, validée en comité de direction, qui articulait :

  • Écoconception des formules

  • Refonte des emballages

  • Démarche de certification

  • Stratégie de communication

Chaque action était accompagnée de gains estimés (carbone, coût, image) et de ressources nécessaires, pour faciliter la prise de décision.

4. Accompagnement opérationnel pas à pas

Nous n’avons pas simplement remis un rapport et disparu. Tout l’enjeu, c’était d’avancer avec l’équipe, à leur rythme, en mode projet.

Notre rôle pendant cette phase :

  • Animation des réunions stratégiques

  • Relecture et appui sur les données ACV

  • Coordination avec les fournisseurs et formulateurs

  • Préparation du dossier Ecolabel avec les équipes internes

Cet accompagnement a été essentiel pour éviter les blocages techniques, lever les doutes, et tenir le cap malgré les imprévus.

5. Synthèse et projection stratégique

En fin de parcours, nous avons co-construit avec eux une synthèse claire, à la fois pour capitaliser et pour préparer l’avenir :

  • Retour sur les impacts environnementaux atteints

  • Résultats business (CA, marge, retour client…)

  • Recommandations pour aller plus loin (ex : investissement dans une ligne de production plastique en interne)

Cette étape a permis de faire de ce projet un socle stratégique pour les années à venir – bien au-delà de la certification.

Les actions concrètes mises en œuvre

Une stratégie, c’est bien. Mais ce qui compte, c’est ce qui se passe dans l’atelier, dans les labos, sur la ligne de production.

Et c’est précisément là que ce projet a fait la différence : en transformant des intentions écologiques en décisions industrielles.

Voici les principales actions menées :

1. Développement d’une nouvelle gamme éco-conçue

En lien avec l’objectif de certification Ecolabel Européen, l’entreprise a lancé une nouvelle gamme de cosmétiques, intégralement pensée à partir d’une logique d’Analyse de Cycle de Vie.

Cela a impliqué :

  • La reformulation des produits pour réduire les impacts sur l’environnement (biodégradabilité, toxicité aquatique, sourcing biosourcé…)

  • L’exclusion de certaines substances controversées

  • La sélection rigoureuse des fournisseurs

Cette gamme ne s’est pas pensée comme un simple “ajout” au catalogue, mais comme un pilote pour tester de nouveaux standards internes.

2. Refonte des emballages

C’est l’un des leviers les plus visibles… et les plus efficaces du projet. L’entreprise a engagé une démarche de réduction et de substitution des matériaux :

  • Réduction du poids global des emballages primaires et secondaires

  • Intégration de plastique recyclé à hauteur de 80 %

  • Rationalisation des formats pour limiter les pertes logistiques

Résultat immédiat : une baisse significative de l’empreinte carbone liée au packaging… sans altérer l’expérience client.

3. Obtention de la certification Ecolabel Européen

Le projet a permis de remplir l’ensemble des critères Ecolabel sur la nouvelle gamme, un vrai gage de crédibilité sur le marché.

🏷️ L’Ecolabel Européen, contrairement à beaucoup de labels privés, repose sur une évaluation multicritère indépendante, incluant les impacts tout au long du cycle de vie du produit.

Cette certification a été un signal fort en B2B comme en B2C, et a ouvert de nouvelles opportunités commerciales (notamment via des appels d’offres publics).

4. Projection industrielle : internaliser la production des contenants

Fort des premiers résultats, la direction a lancé une réflexion stratégique à moyen terme : investir dans une ligne de soufflage et d’injection plastique, pour produire en interne ses propres contenants.

Objectif :

  • Réduire encore l’impact carbone (en supprimant les transports externes)

  • Maîtriser la qualité environnementale des emballages

  • Gagner en flexibilité industrielle

Ce projet est en cours d’étude, mais illustre bien comment une démarche environnementale peut devenir un moteur de réinternalisation, d’autonomie et d’innovation.

Les résultats obtenus : impact + performance économique

À chaque projet, une question revient inévitablement :

Est-ce que ça marche ? Est-ce que ça vaut le coup ?

Dans ce cas, la réponse est claire. Et elle tient en deux mots : impact prouvé.

1. Réduction des impacts environnementaux majeurs

Grâce à l’analyse de cycle de vie (ACV) et aux décisions prises sur les formules et les packagings, les gains ont été nets :

  • -40 % d’émissions de CO2 sur les ingrédients biosourcés utilisés dans la nouvelle gamme

  • -60 % de produits aqua-toxiques, via une sélection plus fine des matières premières

  • -70 % d’impact CO2 sur les emballages, grâce à la réduction du poids et à l’intégration de 80 % de plastique recyclé

Ces résultats ne sont pas théoriques : ils sont issus des données réelles collectées pendant l’accompagnement, validées par la grille Ecolabel.

2. Des effets économiques déjà tangibles

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’écoconception n’a pas été un “centre de coût”. Au contraire, la nouvelle gamme a ouvert un relais de croissance rentable :

  • Elle représente déjà 5 % du chiffre d’affaires de l’entreprise

  • Son taux de croissance est estimé entre 5 et 10 % par an

  • Et surtout, elle affiche une marge nette supérieure de +6 % par rapport aux autres gammes

Autrement dit : en réduisant son empreinte environnementale, l’entreprise a aussi amélioré son efficacité économique.

Et ce n’est que le début : les retours clients sont excellents, et plusieurs prospects ont été séduits spécifiquement par l’engagement Ecolabel.

Ce qu’on peut en retenir (checklist actionable)

Ce projet n’a rien d’un “cas isolé”. Il montre qu’une transition écologique crédible, rentable et progressive est possible — même pour une PME industrielle avec des ressources limitées.

Voici les 5 leviers concrets que je retiens et que toute entreprise peut actionner :

✅ 1. Commencer par un objectif produit clair

Lancer une gamme éco-conçue ou viser une certification crédible (comme l’Ecolabel Européen) permet de focaliser les efforts et de passer à l’action sans se perdre dans des généralités.

✅ 2. S’appuyer sur l’ACV pour objectiver les choix

L’Analyse de Cycle de Vie n’est pas un luxe réservé aux grands groupes. Même en version simplifiée, elle permet de voir où sont les vrais impacts… et donc où investir intelligemment.

✅ 3. Prioriser les actions selon leur effet environnemental + économique

Pas besoin de tout faire. Ce qui compte, c’est de cibler les bons leviers :

  • Formulation intelligente

  • Réduction/optimisation packaging

  • Sourcing matières

  • Process internes

✅ 4. Impliquer les équipes terrain dès le départ

Ce projet a tenu parce qu’il a été porté à la fois par la direction et le responsable QHSE, en lien avec les équipes de production et de formulation. Pas un projet “hors sol”, mais intégré à la réalité du quotidien.

✅ 5. Penser au-delà du projet : poser les fondations d’une stratégie

Ce type de démarche est une porte d’entrée vers une transition plus globale : investissement, différenciation, autonomie industrielle…

Ce n’est pas une fin en soi, c’est le début d’un repositionnement stratégique.

Si vous êtes dirigeant, QHSE ou responsable produit dans une PME industrielle et que vous vous demandez “par où commencer”, cette étude de cas peut devenir votre point de départ.

👉 Je vous également un diagnostic gratuit avec 9 questions pour évaluer où en est votre entreprise face aux enjeux de la transition écologique.

Et si vous souhaitez qu’on en parle plus concrètement, je suis à votre écoute.

1. Est-ce qu’une PME industrielle peut vraiment décrocher un Ecolabel européen ?

Oui, et ce n’est pas réservé aux grands groupes ni aux “produits bio grand public”. Dans ce projet, une PME de 70 salariés du secteur cosmétique, basée en Nouvelle-Aquitaine, a obtenu la certification Ecolabel Européen sur une gamme de produits développée spécifiquement.

L’Ecolabel repose sur une évaluation multicritère indépendante :

👉 formulation, emballage, impact environnemental, durabilité, cycle de vie complet.

Avec un accompagnement structuré, il est tout à fait possible pour une PME de remplir les critères… et même d’en faire un levier commercial et stratégique.

Le bon point de départ, c’est l’analyse de cycle de vie (ACV).
Même en version simplifiée, elle permet d’identifier les étapes du cycle de vie qui génèrent le plus d’impact : sourcing, formulation, emballage, transport, fin de vie…

C’est ce qu’on a fait ici :

Une première ACV a mis en évidence que les ingrédients et les emballages étaient les deux postes à fort potentiel de réduction.
→ Résultat : des choix concrets, pas des suppositions.

💡 L’ACV permet aussi de sortir du “on a toujours fait comme ça” en posant des chiffres.
C’est ce qui fait toute la différence entre un greenwashing involontaire et une écoconception structurée.

Oui. C’est même la majorité des cas qu’on accompagne.

Dans cette PME, le projet a été porté par la direction générale et le responsable QHSE.
Il n’y avait ni cellule RSE, ni expert ACV en interne, ni “chef de projet développement durable”.

👉 L’enjeu, c’est justement d’adapter la méthode au contexte d’une PME industrielle :

  • Éviter la sur-ingénierie

  • Aller à l’essentiel

  • Délivrer des actions activables rapidement

Chez AVP Conseil, on joue ce rôle de “bras droit écologique” : on structure, on appuie techniquement, on clarifie. Mais c’est l’entreprise qui garde la main.

En moyenne, entre 6 et 12 mois, selon 3 facteurs clés :

  1. Le niveau de maturité initial (ex. : existe-t-il déjà des données ACV, une traçabilité fournisseurs ?)

  2. La complexité de la gamme concernée

  3. La réactivité des fournisseurs (notamment sur la preuve d’origine ou les fiches techniques)

Dans le projet présenté ici, l’équipe a mis 9 mois pour aller du cadrage à la validation finale Ecolabel.

⏱️ À noter : ce temps comprend aussi la montée en compétence des équipes. Ce n’est pas “perdu” — au contraire, c’est un temps d’appropriation très structurant.

Oui — et on a les chiffres pour le démontrer.

Dans ce cas précis :

  • La nouvelle gamme représente 5 % du chiffre d’affaires

  • Elle connaît une croissance annuelle de 5 à 10 %

  • Sa marge nette est supérieure de +6 % à la moyenne des autres produits

👉 Au-delà du ROI direct, elle a permis de :

  • Renforcer la crédibilité commerciale (B2B & distributeurs)

  • Répondre à des cahiers des charges plus exigeants

  • Ouvrir des débouchés marchés nouveaux (appels d’offre publics, enseignes éthiques…)

💬 L’écologie n’a pas été un “centre de coûts”. C’est devenu un facteur de compétitivité.

Oui, à condition de le faire intelligemment, et de soigner le discours associé.

Dans ce projet, les emballages ont été repensés pour intégrer 80 % de plastique recyclé tout en conservant :

  • La robustesse attendue

  • L’ergonomie des gestes

  • Et un design aligné avec les codes du secteur

👉 La clé : travailler à la fois sur le packaging physique et sur la perception client.
On n’a pas sacrifié le “look & feel” pour des gains environnementaux.
On a revalorisé le geste de tri et l’engagement de la marque.

Absolument. C’est même notre cœur de mission.

AVP Conseil accompagne des entreprises partout en France, notamment en région :

  • Nouvelle-Aquitaine, où s’est déroulé ce projet

  • Bretagne, PACA, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie

Nous intervenons à la fois en présentiel (cadrage, audits, ateliers) et à distance via des outils collaboratifs adaptés.

🎯 L’enjeu n’est pas de faire du conseil théorique depuis Paris, mais de construire des trajectoires viables pour les PME locales, industrielles, concrètes.

Très souvent, un projet produit ou packaging est le bon point d’entrée :

  • Nouvelle gamme à lancer

  • Refonte d’un produit existant

  • Appel d’offres avec des critères RSE

  • Besoin de se différencier commercialement

👉 Si vous avez ce type d’opportunité dans les 6 à 12 mois, c’est le bon moment pour enclencher une démarche structurée.

Le piège, c’est d’attendre “d’avoir plus de temps” ou “plus de budget”.
La réalité, c’est que plus vous posez tôt les bons fondations, plus l’écologie devient un avantage concurrentiel.

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