Transition écologique : le guide complet des aides 2025 pour les entreprises

Tout le monde le dit : « les aides pour la transition écologique existent ». Ce qu’on oublie de préciser, c’est qu’elles sont éparpillées entre la Région, l’ADEME, Bpifrance, France 2030, les OPCO, les agglomérations… et qu’il faut un doctorat en navigation administrative pour s’y retrouver (!).

Ainsi, des dispositifs généreux, parfois capables de couvrir 80 % d’un investissement industriel, restent inutilisés par des entreprises qui en auraient pourtant un besoin vital.

En Nouvelle-Aquitaine, l’écosystème est particulièrement fourni. La Région a fixé un cap ambitieux avec Néo Terra et a multiplié les dispositifs pour soutenir les TPE/PME, tandis que les guichets nationaux (ADEME, France 2030, Bpifrance) renforcent la logique de filières stratégiques.

À cela s’ajoutent les OPCO, souvent ignorés alors qu’ils financent intégralement diagnostics et formations, et enfin les collectivités locales, qui créent leurs propres primes et bonus verts. Autrement dit : un millefeuille d’aides qui peut soit devenir une arme de compétitivité, soit un cauchemar bureaucratique.

Dans ce nouveau dossier, je vous propose une cartographie exhaustive des aides disponibles en 2025 en Nouvelle-Aquitaine, détaillées une par une. Pour chaque dispositif, je vous livre aussi le regard de terrain d’AVP Conseil : là où il faut foncer, là où il faut se méfier, et surtout comment bâtir une séquence de financements qui a du sens.

Sommaire des aides

1. Les aides régionales Nouvelle-Aquitaine

1.1. Aide à l’investissement transitions

C’est typiquement l’aide qui peut changer la donne pour une PME industrielle… à condition de savoir monter un dossier béton. Je dis toujours à mes clients : ne partez pas dans le flou. La Région attend des preuves, pas des intentions. Je travaille donc avec eux à :

  • chiffrer les gains énergétiques et CO₂ avec précision,

  • intégrer le projet dans une stratégie plus large de transition (pas un achat isolé),

  • et prévoir une trajectoire post-subvention (comment l’investissement s’amortit, comment il ouvre sur d’autres financements).

Mon conseil : ne jamais déposer seul. Les refus ne sont pas liés au fond, mais à la faiblesse du dossier. Et quand vous perdez six mois à attendre une réponse négative, vous perdez aussi du cash et de la motivation. Mon travail, c’est d’éviter ce gâchis.


 

Objectif
Soutenir les TPE et PME régionales dans leurs projets de modernisation, afin d’accélérer la transition écologique et énergétique tout en renforçant leur compétitivité.

Ce que ça finance

  • Investissements matériels : équipements sobres, machines à haute efficacité énergétique, process moins polluants, systèmes de récupération de chaleur, production d’énergie renouvelable sur site, etc.

  • Investissements immatériels associés : logiciels de pilotage énergétique, démarches de certification environnementale.

Conditions d’éligibilité

  • Entreprises implantées en Nouvelle-Aquitaine, TPE et PME principalement.

  • Projets en lien direct avec la réduction des consommations, l’amélioration des performances environnementales ou la décarbonation des procédés.

  • Dépenses minimum souvent exigée (ex. : projets d’au moins 20 à 30 k€).

  • Obligation de démontrer l’impact mesurable (kWh économisés, CO₂ évité, % de matières recyclées).

Nature et montant de l’aide

  • Subvention en pourcentage du coût du projet (taux variables selon taille de l’entreprise et type de dépenses).

  • Plafonds dépendant de l’activité et du secteur (souvent 200 k€ max pour une PME sur ce type d’aide).

  • Cumul possible avec certaines aides nationales (mais attention aux règles de non-dépassement des 100 % de financement).

Atouts

  • Effet levier important pour déclencher des projets d’investissement.

  • Guichet identifiable et ancré localement, avec des interlocuteurs en proximité.

Limites

  • Dossiers administratifs lourds (plans d’affaires détaillés, justificatifs techniques).

  • Délais d’instruction parfois longs (6 mois et plus).

  • Risque de se voir retoqué si l’impact écologique n’est pas suffisamment chiffré.

“Franchement, ça vaut le coup d’attendre 6 mois pour avoir une subvention régionale ?”

Oui, si votre projet est solide et que vous n’êtes pas en situation d’urgence vitale. Mais il faut anticiper le délai dès le départ : si l’investissement est critique pour tenir un carnet de commandes, alors je conseille plutôt de combiner avec un prêt vert Bpifrance pour ne pas rester bloqué. L’astuce, c’est de ne jamais dépendre d’une seule source de financement.

1.2. Aide au conseil stratégique transitions (Région Nouvelle-Aquitaine)

Je vois deux écueils fréquents ici :

  • Les entreprises qui ne font pas d’étude, parce qu’elles veulent aller vite et ‘économiser’. Mauvais calcul : sans étude crédible, vos chances de décrocher une aide investissement chutent.

  • À l’inverse, celles qui enchaînent les diagnostics… sans jamais passer à l’action. Je refuse de faire des rapports pour les tiroirs. Mon approche : utiliser l’aide au conseil comme tremplin, pas comme fin en soi. Ça veut dire cadrer un diagnostic précis, mais tout de suite penser à la suite : quels investissements, quels guichets derrière.


 

Objectif
Accompagner les entreprises dans l’élaboration de leur stratégie de transition écologique en finançant des prestations externes de conseil.

Ce que ça finance

  • Diagnostics environnementaux et énergétiques.

  • Élaboration de plans d’action climat, RSE ou décarbonation.

  • Études de faisabilité technique (nouveaux procédés, relocalisation, circularité).

  • Accompagnement à la certification (ISO 14001, ISO 50001).

Conditions d’éligibilité

  • TPE, PME et ETI régionales.

  • Recours à un prestataire externe agréé ou justifiant d’une expertise reconnue.

  • Dépense minimum (souvent 5–10 k€).

  • Obligation de démontrer que l’étude débouche sur des perspectives concrètes d’action.

Nature et montant de l’aide

  • Subvention pouvant couvrir 50 % à 70 % du coût de l’étude.

  • Plafond généralement situé autour de 30–50 k€ par entreprise.

  • Cumul possible avec certains dispositifs OPCO (formations complémentaires).

Atouts

  • Permet de financer des études souvent hors de portée d’une PME seule.

  • Donne un cadre stratégique pour justifier ensuite des aides à l’investissement.

Limites

  • Risque de produire un rapport “vitrine” sans mise en œuvre.

  • Dépendance au sérieux du cabinet choisi.

  • Aide ponctuelle, sans effet direct si le projet n’est pas poursuivi.

“Si je prends un cabinet payé par la Région, est-ce que ça ne va pas être juste un rapport théorique de plus ?”

Si vous choisissez mal, oui. La Région ne fait pas de miracle : elle finance, mais elle ne garantit pas la qualité du prestataire. Je conseille toujours de vérifier les références terrain du cabinet. Et surtout de cadrer dès le départ un livrable exploitable : un plan d’actions chiffré, pas un PowerPoint rempli de slogans.

Justement. Si vous êtes convaincu de votre besoin, l’étude est le meilleur moyen de sécuriser le financement derrière. Les aides régionales ou nationales adorent les projets qui s’appuient sur un diagnostic formalisé. Sans ça, vous serez toujours en situation de justifier dans l’urgence. L’étude n’est pas une perte de temps : c’est un sésame administratif.

1.3. Dispositifs RH / RSE (AIE – Appui Ingénierie Entreprises)

Je rappelle souvent à mes clients que la transition écologique n’est pas uniquement une affaire de machines ou d’énergie. Elle repose sur les femmes et les hommes de l’entreprise.

Les dispositifs AIE de la Région Nouvelle-Aquitaine sont souvent négligés, alors qu’ils financent un travail essentiel : la structuration RH, la montée en compétences, l’intégration de la RSE dans le management. Concrètement, j’utilise ce levier pour consolider la dimension humaine d’un projet de transition.

C’est ce qui distingue une démarche durable d’un simple investissement technique.


Objectif
Accompagner les entreprises dans l’intégration de la transition écologique à travers leur organisation et leurs ressources humaines.

Ce que ça finance

  • Diagnostics organisationnels pour identifier les leviers RH liés à la transition.

  • Appui à la mise en place de démarches RSE.

  • Actions pour renforcer la qualité de vie au travail, attirer et fidéliser les compétences nécessaires à la transition.

  • Accompagnement à l’évolution des pratiques managériales.

Conditions d’éligibilité

  • TPE, PME et ETI implantées en Nouvelle-Aquitaine.

  • Projet orienté vers la structuration interne et la prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux.

  • Recours à un prestataire externe spécialisé (RH, RSE, organisation).

Nature et montant de l’aide

  • Subvention pouvant couvrir une part significative du coût (50 % à 70 %).

  • Montants variables selon l’ampleur de la mission et le profil de l’entreprise (souvent jusqu’à 30–40 k€).

Atouts

  • Permet de traiter un angle souvent sous-financé : l’adaptation des équipes et de la gouvernance.

  • Renforce la crédibilité globale du projet de transition auprès des financeurs (un plan RH solide sécurise les investissements techniques).

Limites

  • Aide encore peu connue, donc parfois lente à activer.

  • Dépendance à la qualité du prestataire externe.

  • Impact moins visible à court terme qu’un investissement matériel.

"En quoi un diagnostic RH peut-il vraiment m’aider dans un projet de décarbonation ?"

Un diagnostic RH permet de vérifier si vos équipes disposent des compétences nécessaires pour opérer la transition. Par exemple : qui va piloter la sobriété énergétique au quotidien ? Avez-vous les compétences en interne pour gérer un projet EnR ou une démarche RSE ? Sans ce travail en amont, les investissements techniques risquent de ne pas être exploités à leur plein potentiel.

C’est une idée reçue. Les financeurs valorisent de plus en plus les projets intégrant une dimension sociale et organisationnelle. En intégrant un volet RH ou RSE, vous renforcez vos chances d’obtenir d’autres aides par la suite. Ce n’est pas un supplément abstrait : c’est un pilier de crédibilité.

Oui, justement. Les petites structures ont rarement un service RH ou un responsable RSE dédié. Externaliser ce type d’appui avec le soutien régional vous permet de structurer votre organisation sans grever vos ressources. Les transitions réussies se voient autant dans la gouvernance que dans les équipements.

1.4. Programmes spécifiques Néo Terra et filières stratégiques

Ces dispositifs sont à double tranchant.

D’un côté, ils offrent des opportunités importantes pour les entreprises positionnées dans des filières clés : aéronautique, agroalimentaire, matériaux innovants, énergies renouvelables, mobilité durable.

De l’autre, ils s’accompagnent d’appels à projets lourds, compétitifs, avec une logique parfois très politique.

Mon rôle est d’aider les entreprises à identifier si elles ont réellement une chance d’entrer dans la cible. Se lancer dans un programme Néo Terra ou un appel filière sans préparation, c’est risquer d’y consacrer des mois pour rien. Je préfère construire une trajectoire : sécuriser d’abord des dispositifs plus accessibles, puis viser ces guichets stratégiques quand l’entreprise est armée.

Objectif
Accélérer la transition écologique dans les secteurs jugés stratégiques pour la Région et pour la souveraineté nationale.

Ce que ça finance

  • Projets collaboratifs de R&D appliquée sur la décarbonation des procédés industriels.

  • Déploiement de solutions technologiques dans les filières prioritaires (aéronautique bas carbone, agriculture durable, chimie verte, matériaux biosourcés).

  • Projets territoriaux intégrés (mobilité, énergie, infrastructures sobres).

Conditions d’éligibilité

  • Entreprises ou consortiums basés en Nouvelle-Aquitaine.

  • Alignement avec les priorités de la feuille de route Néo Terra ou des filières stratégiques régionales.

  • Capacité à démontrer un effet d’entraînement sur l’écosystème local.

  • Montants de projet élevés, souvent plusieurs centaines de milliers d’euros.

Nature et montant de l’aide

  • Subventions pouvant couvrir 25 % à 50 % des coûts éligibles, parfois davantage en cas de projets collaboratifs.

  • Financements cumulables avec d’autres guichets nationaux (France 2030, ADEME).

Atouts

  • Effet levier considérable pour des projets structurants.

  • Renforce la visibilité et l’ancrage territorial des entreprises lauréates.

  • Favorise les synergies inter-entreprises et avec la recherche publique.

Limites

  • Processus long et complexe, avec forte concurrence.

  • Exige une maturité organisationnelle et financière importante.

  • Risque de se retrouver hors cible si le projet n’est pas parfaitement aligné avec les priorités régionales.

"Mon entreprise n’a jamais répondu à un appel à projets, est-ce réaliste de viser un programme Néo Terra ?"

Non, pas en première intention. Ces dispositifs demandent une expérience solide dans la gestion de projets subventionnés et une équipe dédiée. Je conseille de commencer par des aides plus accessibles, puis de revenir sur ces appels quand l’entreprise a gagné en maturité et en crédibilité.

Au-delà de la qualité technique, ce sont l’effet d’entraînement et l’impact territorial qui comptent. Si votre projet bénéficie uniquement à votre entreprise, il aura peu de chances. Si, au contraire, il entraîne des partenaires locaux, des sous-traitants, ou s’inscrit dans une logique de filière, alors vos chances augmentent nettement.

2. Les aides nationales via l’ADEME, France 2030 et Bpifrance

2.1. ADEME Tremplin PME

Le Tremplin PME est un dispositif que je recommande presque systématiquement aux petites structures industrielles ou artisanales. C’est l’une des rares aides nationales à être simple, rapide et couvrant un large spectre de dépenses.

Pour moi, c’est un guichet “starter” : il permet de financer des premiers pas concrets sans attendre des mois. Bien utilisé, il sert de tremplin (le nom est bien trouvé) vers des dispositifs plus lourds comme les appels à projets de l’ADEME ou les programmes France 2030. Mon rôle est de veiller à ce que le dossier coche les bonnes cases rapidement, et surtout que l’entreprise choisisse les actions les plus stratégiques dans la liste éligible, au lieu de saupoudrer les dépenses.

Objectif
Faciliter le passage à l’action des TPE et PME en soutenant directement des projets d’efficacité énergétique, de décarbonation ou de mobilité durable.

Ce que ça finance

  • Réalisation de bilans carbone et diagnostics énergétiques.

  • Études de faisabilité pour des projets de décarbonation.

  • Investissements dans des équipements performants (isolation, moteurs haute efficacité, systèmes de récupération d’énergie).

  • Mobilité durable (bornes de recharge, véhicules électriques légers).

  • Actions de réduction et de valorisation des déchets.

Conditions d’éligibilité

  • PME au sens européen, implantées en France.

  • Dépenses éligibles clairement listées dans le catalogue ADEME.

  • Demande simplifiée via plateforme en ligne, avec un devis à l’appui.

Nature et montant de l’aide

  • Subvention forfaitaire couvrant jusqu’à 80 % de certaines dépenses.

  • Montant total variable, généralement entre 5 k€ et 200 k€.

  • Versement rapide après acceptation du dossier (délai réduit par rapport à d’autres aides ADEME).

Atouts

  • Procédure simplifiée et rapide.

  • Large éventail de dépenses couvertes.

  • Idéal pour un premier projet de transition.

Limites

  • Catalogue limité : toutes les dépenses ne sont pas éligibles.

  • Budget annuel plafonné par l’ADEME, donc risque de guichet saturé en fin d’année.

  • Pas adapté aux projets lourds ou structurants.

"Est-ce vraiment aussi simple qu’on le dit ?"

Oui, c’est l’un des dispositifs les plus accessibles. Mais attention, simplicité ne veut pas dire qu’on peut improviser. Les devis doivent être clairs, les actions doivent coller strictement au catalogue. Une erreur de cadrage peut rallonger inutilement les délais.

Non. Le Tremplin est conçu pour des projets de taille modeste ou des premières étapes. Pour un investissement industriel important, il faut articuler avec une aide régionale ou un appel à projets ADEME plus ambitieux. Je le vois comme une porte d’entrée, pas comme une solution unique.

Celles qui veulent avancer rapidement et concrètement sans mobiliser des ressources administratives importantes. Par exemple, une PME industrielle qui veut financer un diagnostic énergétique ou une mise à niveau d’équipements a tout intérêt à commencer par là. C’est aussi un bon moyen de montrer aux financeurs qu’on est capable de monter et de réussir un projet subventionné.

2.2. ADEME – ACT Pas-à-Pas et appels à projets (DECARB Flash, Industrie Zéro Fossile, etc)

Ces dispositifs sont essentiels pour les entreprises industrielles qui veulent aller au-delà des “premiers pas” et engager une vraie trajectoire de décarbonation.

ACT Pas-à-Pas est une méthodologie structurée qui oblige à se projeter à long terme, ce qui rassure les financeurs et crédibilise vos demandes ultérieures. Quant aux appels à projets comme DECARB Flash ou Industrie Zéro Fossile, ils financent des investissements lourds et sont parmi les plus puissants leviers disponibles aujourd’hui. Leur difficulté est double : le niveau d’exigence technique des dossiers et la compétition entre projets.

C’est là que je joue un rôle clé : aider mes clients à ne pas perdre leur temps sur un appel mal calibré et concentrer leurs efforts sur celui qui correspond réellement à leur maturité.

Objectif
Soutenir les entreprises industrielles dans la mise en place de trajectoires bas carbone structurées et dans le financement d’investissements ambitieux de décarbonation.

Ce que ça finance

  • ACT Pas-à-Pas : accompagnement méthodologique pour construire une stratégie climat alignée avec les objectifs de l’Accord de Paris.

  • DECARB Flash : investissements rapides pour réduire la consommation d’énergies fossiles (ex. chaudières, fours, procédés thermiques).

  • Industrie Zéro Fossile : projets lourds de substitution énergétique, électrification des procédés, valorisation de chaleur fatale.

  • Autres AAP ADEME : efficacité énergétique, économie circulaire, hydrogène, etc.

Conditions d’éligibilité

  • Entreprises industrielles, souvent avec seuils de taille ou d’émissions à respecter.

  • Projets techniquement matures et avec un impact mesurable (réduction de CO₂, substitution énergétique).

  • Dépôt de dossier complet avec études techniques et financières.

Nature et montant de l’aide

  • Subventions variables selon le dispositif :

    • ACT Pas-à-Pas : prise en charge partielle du coût d’accompagnement (jusqu’à 70 %).

    • DECARB Flash : enveloppes de plusieurs centaines de milliers d’euros possibles.

    • Industrie Zéro Fossile : plusieurs millions d’euros pour les gros sites industriels.

  • Cumul possible avec d’autres financements (Bpifrance, Région), sous réserve de respecter les règles européennes.

Atouts

  • Leviers financiers massifs pour les entreprises à forte intensité énergétique.

  • Méthodologies robustes qui structurent la stratégie climat de l’entreprise.

  • Visibilité nationale et reconnaissance pour les lauréats.

Limites

  • Complexité des dossiers, souvent hors de portée sans accompagnement spécialisé.

  • Délais longs : de la préparation à la décision, il faut souvent compter un an.

  • Taux de succès variables selon l’appel et la concurrence.

"Est-ce que ACT Pas-à-Pas n’est pas trop théorique pour une PME ?"

Non, car il ne s’agit pas seulement d’un exercice méthodologique. ACT structure votre trajectoire carbone et vous positionne comme une entreprise crédible auprès des financeurs et des clients. Même une PME a intérêt à formaliser une trajectoire, ne serait-ce que pour se préparer aux exigences réglementaires et aux demandes des donneurs d’ordre.

DECARB Flash est conçu pour des projets rapides, souvent de taille intermédiaire, où l’on remplace ou optimise un équipement existant. Industrie Zéro Fossile vise des transformations profondes et coûteuses des procédés industriels, sur plusieurs millions d’euros. La différence se joue donc sur l’ampleur du projet et la maturité de l’entreprise.

Oui, dans la majorité des cas. Les dossiers exigent des études techniques solides et des projections fiables. Monter un dossier seul, sans validation externe, est un risque de perte de temps. Mon approche est de mobiliser un bureau d’études crédible, mais cadré pour qu’il produise un livrable exploitable et pas seulement un rapport théorique.

2.3. France 2030 – Concours innovation (i-Nov, i-Lab, i-Demo)

Ces concours sont parmi les plus emblématiques de la politique d’innovation française. Ils financent des projets ambitieux, à forte intensité technologique, et cherchent à faire émerger des champions. Leur potentiel financier est considérable, mais leur complexité l’est tout autant.

Je conseille rarement d’y aller en première intention. Une entreprise doit avoir déjà une maturité certaine, un projet bien structuré et la capacité de mobiliser une équipe pour le montage du dossier. Sinon, l’énergie dépensée dépasse largement les bénéfices. Quand mes clients sont prêts, en revanche, ces concours deviennent de véritables accélérateurs, capables de financer des étapes décisives de R&D ou d’industrialisation.

Objectif
Soutenir l’émergence et la croissance d’entreprises innovantes dans des secteurs stratégiques, en accélérant le développement de technologies de rupture et leur mise sur le marché.

Ce que ça finance

  • i-Lab : projets de création d’entreprises deeptech.

  • i-Nov : projets innovants portés par des PME et start-up, avec fort potentiel de marché.

  • i-Demo : projets collaboratifs de démonstration industrielle.

  • Domaines ciblés : transition énergétique, technologies vertes, numérique, santé, mobilité, matériaux innovants.

Conditions d’éligibilité

  • PME et start-up françaises, seules ou en consortium selon le concours.

  • Projets innovants avec preuve de concept et potentiel de déploiement industriel.

  • Capacité de financement complémentaire démontrée (fonds propres, investisseurs).

Nature et montant de l’aide

  • Subvention et avance récupérable, en moyenne entre 500 k€ et 5 M€ selon le concours et la taille du projet.

  • Taux d’intervention variable (souvent 45 % à 65 % des dépenses éligibles).

Atouts

  • Financements très significatifs, permettant de franchir un cap majeur.

  • Visibilité et crédibilité accrues auprès des investisseurs privés.

  • Intégration dans des réseaux nationaux d’innovation.

Limites

  • Compétition très forte, taux de succès parfois inférieurs à 15 %.

  • Dossiers lourds, nécessitant une équipe projet dédiée plusieurs mois.

  • Versements étalés dans le temps, avec un suivi administratif exigeant.

"Est-ce qu’une PME industrielle traditionnelle a une chance dans ces concours ?"

Oui, si elle développe une innovation technologique claire, différenciante, et qu’elle est capable de démontrer un potentiel marché solide. Mais une entreprise qui se limite à optimiser ses process existants aura peu de chances. Ces concours cherchent des ruptures, pas des améliorations incrémentales.

Dans certains cas, oui. Le travail de structuration du projet, les contacts pris et la visibilité acquise peuvent avoir une valeur en soi. Mais il faut être lucide : mobiliser des mois de travail pour candidater sans stratégie claire est un gaspillage. Je conseille de tenter ces concours uniquement quand le projet est déjà stratégique pour l’entreprise et qu’il aura une vie en dehors de la subvention.

2.4. France 2030 – Projets stratégiques filières régionales

Ces projets sont intéressants parce qu’ils combinent deux logiques : la vision nationale de France 2030 et les priorités définies au niveau régional.

Cela permet de financer des initiatives qui collent vraiment au tissu économique local. Mais ce sont aussi des dispositifs exigeants : ils demandent de fédérer un consortium d’acteurs (entreprises, laboratoires, collectivités) et de démontrer un impact structurant sur toute une filière.

Je conseille à mes clients de se positionner uniquement s’ils sont capables de jouer un rôle moteur ou stratégique dans la filière. Sinon, mieux vaut se greffer en partenaire secondaire plutôt que de porter un dossier qu’on n’a pas les moyens d’animer.

Objectif
Soutenir des projets collaboratifs qui structurent des filières industrielles et technologiques jugées stratégiques pour la compétitivité et la transition écologique de la France et des régions.

Ce que ça finance

  • Projets de R&D collaboratifs dans les domaines énergie, mobilité, matériaux, agroalimentaire, aéronautique, etc.

  • Déploiement d’unités pilotes et premières industrielles.

  • Programmes de structuration de filière à l’échelle régionale (partenariats inter-entreprises, plateformes technologiques).

Conditions d’éligibilité

  • Consortium d’entreprises (souvent incluant PME/ETI et grands groupes), avec possibilité d’associer laboratoires ou collectivités.

  • Projets alignés avec les priorités régionales (Néo Terra, schémas régionaux) et nationales (France 2030).

  • Capacité à démontrer un effet d’entraînement sur tout un écosystème.

Nature et montant de l’aide

  • Subventions et avances remboursables couvrant généralement 25 % à 50 % des dépenses éligibles.

  • Montants très élevés : souvent plusieurs millions d’euros.

  • Modalités ajustées par région, en articulation avec les financements locaux.

Atouts

  • Effet levier majeur pour les entreprises qui deviennent leaders de leur filière.

  • Favorise la coopération inter-entreprises et avec la recherche publique.

  • Inscrit l’entreprise dans une dynamique territoriale structurante.

Limites

  • Complexité administrative importante.

  • Longs délais de montage et d’instruction.

  • Niveau de compétition élevé.

"Est-ce réaliste pour une PME de piloter un projet stratégique de filière ?"

C’est possible mais très difficile. Une PME peut être porteuse si elle occupe une position clé dans la chaîne de valeur et si elle fédère des partenaires solides. Dans la plupart des cas, il est plus réaliste de se positionner comme partenaire et de profiter de la dynamique collective.

Même en tant que partenaire, l’entreprise gagne en visibilité, en compétences et en réseau. Elle peut tester des innovations avec un risque financier réduit. C’est aussi un bon moyen de renforcer sa crédibilité vis-à-vis des clients et des financeurs, en montrant son intégration dans une filière structurée.

Il faut se référer aux priorités régionales formalisées dans Néo Terra ou les schémas sectoriels. Mais surtout, il faut échanger en amont avec les services de la Région et de l’ADEME. Un projet a plus de chances s’il répond à une attente politique claire. Le rôle d’AVP Conseil, c’est justement de décoder ces signaux et de positionner l’entreprise au bon endroit.

2.5. Bpifrance – Prêts Verts, Industrie Verte

Les prêts Bpifrance sont un levier que j’active systématiquement en complément des subventions.

Beaucoup d’entreprises se focalisent sur les aides directes, mais elles oublient que les projets doivent aussi être financés rapidement et de manière flexible. Le prêt vert et les dispositifs “Industrie Verte” offrent des conditions intéressantes : pas de garantie personnelle, différés de remboursement, et un effet de levier fort pour sécuriser le reste du plan de financement.

Je conseille à mes clients de ne pas attendre une subvention hypothétique pour agir : le prêt est un outil stratégique pour avancer et montrer aux financeurs publics que l’entreprise est prête à investir dans sa transition.

Objectif
Accompagner les PME et ETI dans leurs investissements de transition écologique, en proposant des financements adaptés et souples.

Ce que ça finance

  • Investissements matériels : équipements économes en énergie, procédés sobres, technologies propres.

  • Investissements immatériels : études, formations, logiciels de pilotage environnemental.

  • Dépenses liées à la décarbonation, à l’économie circulaire et à la réduction des impacts environnementaux.

Conditions d’éligibilité

  • PME et ETI implantées en France.

  • Projet lié à la transition écologique ou à l’amélioration de la performance énergétique.

  • Capacité à démontrer la viabilité économique et financière du projet.

Nature et montant de l’aide

  • Prêts de 50 k€ à plusieurs millions d’euros.

  • Durée généralement de 3 à 10 ans, avec différé possible de remboursement en capital.

  • Sans garantie personnelle ni caution sur les actifs de l’entreprise.

  • Taux compétitifs, parfois bonifiés selon le projet et le contexte.

Atouts

  • Accès au financement rapide et sans dilution du capital.

  • Effet levier vis-à-vis des banques et des investisseurs privés.

  • Souplesse d’utilisation et cumul possible avec des subventions régionales ou nationales.

Limites

  • Dette à rembourser : ce n’est pas une subvention.

  • Nécessité de démontrer un projet solide, crédible financièrement.

  • Pas de financement des très petites dépenses (ticket d’entrée minimum).

"Pourquoi prendre un prêt si des subventions existent ?"

Parce que les subventions sont longues à obtenir. Un prêt permet de démarrer rapidement et de sécuriser la trésorerie. Il envoie aussi un signal positif aux financeurs publics : une entreprise qui s’engage avec ses propres moyens est plus crédible pour obtenir ensuite une subvention.

Oui, et c’est un de ses avantages. Contrairement à beaucoup de dispositifs, il ne se limite pas aux machines. Les études, la formation, les logiciels de suivi énergétique sont parfaitement éligibles. C’est souvent un bon complément aux aides qui se concentrent sur l’investissement matériel.

En construisant une trajectoire de financement équilibrée. Le prêt doit être pensé comme un levier, pas comme une charge. Je conseille de l’articuler avec des subventions déjà sollicitées ou prévues, et d’intégrer un plan de retour sur investissement clair. L’objectif est que la dette serve à accélérer la transition, pas à fragiliser la trésorerie.

2.6. Bpifrance – Accélérateurs (PME, Horizon, Climat)

Les accélérateurs Bpifrance ne sont pas des aides financières directes mais des programmes d’accompagnement intensifs.

Je les considère comme un investissement stratégique : ils apportent du conseil, du réseau et une dynamique collective qui peut transformer une PME. Les accélérateurs Climat sont particulièrement pertinents, car ils obligent les entreprises à intégrer la transition écologique au cœur de leur stratégie de développement.

J’oriente mes clients vers ces dispositifs quand ils ont dépassé le stade du diagnostic et qu’ils veulent structurer une croissance durable et crédible. C’est exigeant en temps et en implication, mais le retour est souvent décisif.

Objectif
Aider les PME et ETI à accélérer leur croissance et leur transformation, notamment sur les enjeux liés à la transition écologique et à l’innovation.

Ce que ça finance / propose

  • Programmes de 12 à 24 mois avec accompagnement stratégique par des experts.

  • Diagnostics approfondis (financier, organisationnel, RSE, climat).

  • Formations collectives et ateliers thématiques.

  • Mise en relation avec un réseau d’entrepreneurs, d’investisseurs et d’institutions.

Conditions d’éligibilité

  • PME et ETI en phase de croissance ou de transformation.

  • Motivation de la direction et capacité à mobiliser du temps interne.

  • Projet de développement clair, avec ambition sur les sujets climat, innovation ou internationalisation.

Nature et montant de l’aide

  • Participation financière de l’entreprise (coût du programme partagé avec Bpifrance).

  • Valeur estimée de l’accompagnement : plusieurs dizaines de milliers d’euros.

  • Aucun financement direct d’investissement, mais accès facilité à d’autres guichets grâce à la structuration obtenue.

Atouts

  • Structuration stratégique et montée en compétence de l’équipe dirigeante.

  • Accès à un réseau puissant d’entreprises et d’experts.

  • Positionnement renforcé vis-à-vis des financeurs publics et privés.

Limites

  • Pas une aide financière directe : demande une contribution de l’entreprise.

  • Mobilisation importante en temps, souvent difficile pour les dirigeants très opérationnels.

  • Impact indirect sur la trésorerie.

"Est-ce que ça vaut vraiment le coût de mobiliser du temps et de l’argent pour un programme d’accompagnement ?"

Oui, si l’entreprise est prête à se transformer. Les accélérateurs apportent un cadre stratégique et des contacts que peu d’autres dispositifs offrent. Mais si la direction n’est pas disponible ou n’a pas de vision claire, cela peut devenir une charge inutile.

Indirectement, oui. Les dossiers portés par une entreprise passée par un accélérateur sont souvent mieux structurés, plus crédibles et mieux connectés au réseau Bpifrance. Cela ne garantit pas un financement, mais ça augmente fortement les chances de succès.

3. Les financements OPCO par branche

3.1. OPCO 2i (industrie et métallurgie)

L’OPCO 2i est un trésor sous-exploité par beaucoup d’industriels. Il finance non seulement la formation des salariés, mais aussi des diagnostics et des accompagnements liés à la transition écologique et à l’évolution des compétences.

Je rappelle souvent à mes clients qu’ils cotisent déjà pour cet OPCO : ne pas l’utiliser, c’est laisser dormir des ressources qui leur appartiennent. Je recommande d’activer ces dispositifs en priorité avant même d’aller chercher des financements plus lourds. C’est une manière pragmatique de commencer à structurer un projet de transition, tout en préparant ses équipes.

Objectif
Accompagner les entreprises industrielles et métallurgiques dans le développement des compétences, la modernisation des organisations et l’intégration des enjeux de transition écologique.

Ce que ça finance

  • Diagnostics RSE et transition énergétique.

  • Plans de développement des compétences.

  • Formations techniques liées à l’efficacité énergétique, à l’économie circulaire et aux nouvelles technologies industrielles.

  • Accompagnement au pilotage de projets de décarbonation.

Conditions d’éligibilité

  • Entreprises relevant du périmètre industriel couvert par OPCO 2i.

  • Salariés concernés par les formations et projets financés.

  • Recours à des prestataires de formation ou d’accompagnement référencés.

Nature et montant de l’aide

  • Prise en charge intégrale ou quasi intégrale des diagnostics et des formations.

  • Financements variables selon la taille de l’entreprise et le type d’action.

  • Aucun reste à charge sur certains diagnostics collectifs.

Atouts

  • Financements simples et rapides à activer.

  • Couvre un champ large : compétences, organisation, RSE.

  • Effet structurant sur la préparation des équipes.

Limites

  • Ne finance pas directement les investissements matériels.

  • Dépendance à l’offre de prestataires labellisés.

  • Nécessite une anticipation dans la gestion RH pour mobiliser les salariés.

"En quoi un OPCO peut-il m’aider concrètement dans ma transition énergétique ?"

En finançant les diagnostics de départ et les formations nécessaires pour vos équipes. Par exemple, si vous installez une nouvelle ligne plus économe, l’OPCO peut financer la formation des opérateurs et du personnel de maintenance, ce qui sécurise l’investissement.

Oui, car elles ne financent pas la même chose. Les OPCO couvrent la partie compétences et organisation, tandis que la Région ou l’ADEME financent les investissements matériels. C’est précisément cette complémentarité qui permet de bâtir un projet cohérent.

Non, les OPCO ont simplifié leurs procédures. Les diagnostics collectifs sont très faciles à activer, et pour les formations, les dossiers sont bien plus légers que ceux d’une subvention régionale. C’est l’un des guichets les plus accessibles, encore trop sous-utilisé.

3.2. Atlas (services numériques, finance, conseil)

L’OPCO Atlas couvre les secteurs du numérique, de l’ingénierie, de la finance et du conseil. Ces branches sont stratégiques pour la transition écologique, car elles produisent les outils, les modèles et les services qui permettent aux autres filières de se transformer.

Pourtant, les entreprises de ces secteurs sous-estiment souvent l’intérêt de mobiliser Atlas pour structurer leur propre trajectoire RSE ou pour former leurs salariés aux enjeux climat. Je pousse mes clients à utiliser Atlas non seulement pour développer les compétences techniques, mais aussi pour intégrer la durabilité dans leurs offres.

C’est un levier pour rester compétitif dans un marché où les clients exigent désormais des solutions responsables.

Objectif
Accompagner les entreprises des services financiers, numériques, de l’ingénierie et du conseil dans le développement des compétences et l’intégration de la RSE.

Ce que ça finance

  • Diagnostics RSE et accompagnement à la mise en place de plans d’action.

  • Formations sur les enjeux climatiques, la sobriété numérique, l’écoconception des services digitaux.

  • Programmes de montée en compétences pour accompagner la transition des clients (audit énergétique, finance durable, conseil en stratégie bas carbone).

  • Dispositifs collectifs pour mutualiser les coûts et accélérer la diffusion des bonnes pratiques.

Conditions d’éligibilité

  • Entreprises relevant des branches couvertes par Atlas.

  • Salariés inscrits dans des actions de formation ou d’accompagnement.

  • Recours à des prestataires de formation ou de conseil référencés.

Nature et montant de l’aide

  • Prise en charge partielle ou totale des diagnostics et formations.

  • Financements significatifs pour les TPE et PME, avec possibilité de dispositifs collectifs sans reste à charge.

  • Montants adaptés selon la taille de l’entreprise et la nature des actions.

Atouts

  • Permet de renforcer la légitimité RSE dans des secteurs à forte exposition réglementaire (finance durable, numérique responsable).

  • Aide à anticiper les évolutions du marché et les nouvelles obligations clients.

  • Possibilité de travailler en collectif pour bénéficier de financements plus élevés.

Limites

  • Pas de financement d’investissements matériels.

  • Nécessité d’une démarche volontaire du dirigeant, car les bénéfices ne sont pas toujours visibles immédiatement.

  • Dépendance à l’offre de formation labellisée.

"Pourquoi une société de services numériques devrait-elle mobiliser Atlas pour la transition écologique ?"

Parce que la sobriété numérique et l’écoconception deviennent des critères de marché. Former vos équipes et structurer une démarche RSE vous permet d’anticiper la demande des clients et de rester compétitif. Ne pas le faire, c’est risquer d’être écarté des appels d’offres.

Ils sont utiles à condition de les utiliser comme base pour transformer vos pratiques. Un diagnostic seul ne sert à rien s’il n’est pas suivi d’un plan d’action concret. Mon rôle est justement de m’assurer que le rapport produit débouche sur des décisions opérationnelles.

Non, elles concernent aussi les PME et TPE. C’est même pour elles que les financements sont les plus précieux, car elles ont rarement les moyens d’investir seules dans des formations spécialisées ou un accompagnement RSE. Atlas est conçu pour soutenir tout l’écosystème, pas seulement les grands acteurs.

3.3. Opcommerce (commerce)

Le commerce est un secteur souvent oublié dans les discussions sur la transition écologique, alors qu’il est en première ligne : consommation énergétique des points de vente, logistique, emballages, relation client.

L’Opcommerce propose des financements précieux pour aider les enseignes et les commerces indépendants à intégrer des pratiques responsables. Je conseille à mes clients de ne pas sous-estimer ces dispositifs : ils permettent de financer la formation des équipes, l’adaptation des pratiques commerciales et même des actions de sensibilisation.

Dans un contexte où les consommateurs demandent des preuves concrètes d’engagement, ces aides deviennent un outil stratégique pour renforcer la crédibilité et la compétitivité.

Objectif
Accompagner les entreprises du commerce dans la montée en compétences de leurs équipes et l’intégration de la transition écologique dans leurs pratiques.

Ce que ça finance

  • Formations liées à la RSE, à la relation client responsable et à la gestion durable des points de vente.

  • Programmes de sensibilisation aux enjeux environnementaux pour les équipes de vente.

  • Diagnostics organisationnels sur la performance énergétique et logistique des magasins.

  • Accompagnement à la digitalisation responsable et au e-commerce durable.

Conditions d’éligibilité

  • Entreprises relevant des branches du commerce couvertes par l’Opcommerce.

  • Salariés engagés dans des parcours de formation ou d’accompagnement.

  • Actions menées avec des organismes référencés.

Nature et montant de l’aide

  • Prise en charge partielle ou totale des coûts de formation et de diagnostic.

  • Montants adaptés à la taille de l’entreprise, avec un soutien renforcé pour les TPE et PME.

  • Possibilité de dispositifs collectifs à coût nul pour les petites structures.

Atouts

  • Facilite l’appropriation des enjeux RSE par des équipes souvent éloignées de ces thématiques.

  • Permet de valoriser l’image de marque auprès des clients.

  • Aide accessible et rapide à mobiliser.

Limites

  • Pas de financement direct des investissements matériels (équipements, travaux).

  • Impact parfois difficile à mesurer à court terme.

  • Dépend de la volonté de la direction de mobiliser les équipes.

"Est-ce que former mes vendeurs à la RSE a vraiment un impact sur mon chiffre d’affaires ?"

Oui, car les clients sont de plus en plus attentifs aux pratiques responsables. Un vendeur formé à expliquer les choix durables de l’entreprise renforce la confiance et peut fidéliser une clientèle sensible à ces enjeux. La transition écologique devient un argument commercial.

Indirectement. L’Opcommerce ne finance pas vos équipements, mais il peut financer un diagnostic énergétique ou une formation pour vos équipes de maintenance et de gestion. Ces actions permettent souvent de réaliser des économies rapides et de préparer des investissements subventionnés par ailleurs.

Ils sont tout à fait adaptés aux TPE. Les petits commerces ont même accès à des dispositifs collectifs sans reste à charge. C’est une opportunité à saisir, car ces aides permettent de structurer une démarche RSE crédible sans mobiliser des ressources financières importantes.

3.3. Opcommerce (commerce)

Le secteur du bâtiment est au cœur de la transition écologique, à la fois comme émetteur et comme solution. Constructys joue un rôle stratégique : il permet aux entreprises du BTP de financer la montée en compétences de leurs équipes, notamment sur la rénovation énergétique, les matériaux biosourcés et les techniques de construction durable.

Je conseille souvent de passer par Constructys en priorité, car la transformation des pratiques dépend directement des savoir-faire des compagnons et des chefs de chantier. Sans formation adaptée, les ambitions de performance énergétique restent théoriques.

Objectif
Accompagner les entreprises du bâtiment et des travaux publics dans le développement des compétences liées à la transition écologique et énergétique.

Ce que ça finance

  • Formations aux techniques de rénovation énergétique et de performance thermique.

  • Déploiement des compétences sur les matériaux biosourcés et recyclés.

  • Accompagnement à la certification environnementale des chantiers (HQE, BREEAM, etc.).

  • Programmes de sensibilisation aux normes environnementales et de sécurité.

Conditions d’éligibilité

  • Entreprises du BTP relevant du champ de Constructys.

  • Salariés en formation continue, du compagnon au cadre.

  • Actions menées avec des organismes de formation agréés.

Nature et montant de l’aide

  • Prise en charge partielle ou totale des coûts de formation.

  • Aides renforcées pour les TPE et PME.

  • Dispositifs collectifs permettant d’accéder à des formations spécialisées à moindre coût.

Atouts

  • Contribue directement à la montée en compétences sur les priorités nationales (rénovation énergétique, construction durable).

  • Aide bien adaptée aux petites structures artisanales.

  • Permet d’améliorer la compétitivité et la conformité aux appels d’offres publics.

Limites

  • Ne finance pas directement les investissements matériels.

  • Dépend de la disponibilité des équipes pour se former, ce qui est parfois difficile sur les chantiers.

  • Nécessite un suivi administratif pour justifier les actions.

"Est-ce que les formations financées par Constructys sont reconnues sur les marchés publics ?"

Oui. Les certifications et compétences acquises sont valorisées dans les appels d’offres, notamment ceux liés à la rénovation énergétique et aux bâtiments durables. C’est un investissement qui se traduit en avantage concurrentiel.

C’est une contrainte réelle, mais il faut la considérer comme un investissement. Les compétences acquises permettent de décrocher de nouveaux marchés et de mieux exécuter les chantiers. De plus, certaines formations peuvent être organisées en inter-entreprises ou sur des formats courts pour limiter l’impact opérationnel.

3.5. OCAPIAT (agriculture et agroalimentaire)

OCAPIAT est un acteur central pour les filières agricoles et agroalimentaires, des secteurs directement concernés par la transition écologique.

Ce qui est intéressant avec OCAPIAT, c’est la diversité des dispositifs : formation technique, accompagnement à la transition énergétique, développement de pratiques agroécologiques, adaptation aux attentes sociétales.

Trop souvent, les entreprises agroalimentaires voient la transition comme une contrainte réglementaire. J’insiste au contraire sur l’opportunité : utiliser OCAPIAT pour former les équipes et anticiper les évolutions de marché, c’est se donner une longueur d’avance et sécuriser ses débouchés.

Objectif
Accompagner les exploitations agricoles, coopératives et entreprises agroalimentaires dans leur évolution vers des pratiques plus durables et dans l’adaptation des compétences nécessaires.

Ce que ça finance

  • Formations sur l’agroécologie, la réduction des intrants, la gestion durable de l’eau et des sols.

  • Programmes sur la performance énergétique et la sobriété des outils de production.

  • Accompagnement à la mise en place de démarches qualité et RSE dans l’agroalimentaire.

  • Sensibilisation aux enjeux climatiques et aux attentes consommateurs.

Conditions d’éligibilité

  • Entreprises et exploitations relevant du champ agricole ou agroalimentaire.

  • Salariés en activité ou responsables d’exploitation.

  • Actions menées avec des organismes référencés par OCAPIAT.

Nature et montant de l’aide

  • Prise en charge partielle ou totale des coûts de formation et d’accompagnement.

  • Montants variables selon la taille de l’entreprise et le type de projet.

  • Dispositifs collectifs accessibles gratuitement pour les TPE et PME agricoles.

Atouts

  • Couvre un spectre très large, du champ à l’usine.

  • Met en cohérence transition écologique et compétitivité des filières.

  • Aide précieuse pour anticiper les évolutions réglementaires (pesticides, énergie, empreinte carbone).

Limites

  • Pas de financement direct des investissements matériels.

  • Forte dépendance à l’offre de formation locale.

  • Impact visible surtout à moyen et long terme.

"En quoi une formation financée par OCAPIAT peut-elle améliorer ma compétitivité ?"

Parce qu’elle vous permet d’adopter plus vite les pratiques attendues par vos clients et distributeurs. Les grandes enseignes exigent désormais des preuves d’engagement durable. Être formé et certifié vous permet de rester dans la course et parfois de gagner des parts de marché.

Oui, et même en priorité. OCAPIAT propose des dispositifs collectifs qui sont gratuits pour les TPE agricoles. C’est une opportunité pour accéder à des formations de haut niveau sans coût direct, ce qui est crucial pour les petites structures.

Oui, via des formations spécialisées et des accompagnements ciblés. Ce ne sont pas des aides matérielles, mais elles permettent à vos équipes de maîtriser les bonnes pratiques et d’exploiter ensuite des financements plus lourds pour les investissements. La compétence précède l’équipement.

3.6. Autres OPCO sectoriels (santé, ESS, culture, mobilité, etc.)

On parle souvent des grands OPCO comme 2i ou Atlas, mais les OPCO sectoriels dits “secondaires” couvrent un champ énorme d’activités : santé, économie sociale et solidaire, culture, sport, mobilité… Ces branches sont elles aussi concernées par la transition écologique, même si l’enjeu n’est pas toujours industriel. Les dispositifs proposés financent la formation, la sensibilisation et l’accompagnement au changement.

J’insiste auprès des dirigeants de ces secteurs : même si votre cœur de métier n’est pas la production, vous avez tout à gagner à activer ces aides pour réduire vos consommations, structurer une démarche RSE et renforcer votre attractivité auprès des salariés et usagers.

Objectif
Accompagner les structures des secteurs non industriels dans leur adaptation aux enjeux climatiques et sociaux, via la montée en compétences et la transformation des pratiques.

Ce que ça finance

  • Formations à la gestion responsable des ressources (énergie, déchets, mobilité).

  • Diagnostics RSE et accompagnement à la mise en place de plans d’action.

  • Programmes spécifiques à certains secteurs :

    • Santé : efficacité énergétique des établissements, gestion durable des déchets hospitaliers.

    • ESS : structuration de démarches collectives de responsabilité sociétale.

    • Culture et sport : écoresponsabilité des événements, réduction de l’empreinte carbone des déplacements.

    • Mobilité : formation à l’électromobilité et aux nouvelles pratiques logistiques.

Conditions d’éligibilité

  • Structures relevant des branches couvertes par les OPCO sectoriels (associations, établissements de santé, entreprises de services).

  • Salariés engagés dans des actions de formation ou d’accompagnement.

  • Recours à des organismes référencés.

Nature et montant de l’aide

  • Prise en charge significative des coûts de formation et de diagnostic.

  • Dispositifs collectifs permettant d’accéder à des prestations sans reste à charge.

  • Financements modulés selon la taille et le statut des structures.

Atouts

  • Adapté aux spécificités de chaque secteur.

  • Permet de sensibiliser et former rapidement des équipes souvent éloignées des enjeux climatiques.

  • Facile à activer via l’OPCO de branche.

Limites

  • Pas de financement direct d’investissements matériels.

  • Impact parfois diffus ou difficile à mesurer immédiatement.

  • Hétérogénéité de l’offre de formation selon les territoires.

"En quoi une association de l’ESS aurait-elle besoin d’un financement transition écologique ?"

Parce qu’elle est soumise aux mêmes contraintes que les entreprises : réduction des coûts énergétiques, attractivité pour les salariés, exigences des financeurs publics. La transition écologique est un facteur de pérennité, même pour les structures non marchandes.

Ils financent surtout de la formation et de l’accompagnement. Mais cela peut être très concret : optimiser la consommation énergétique d’un hôpital, rendre un festival plus sobre, ou former des chauffeurs à la conduite électrique. L’impact dépend de la manière dont vous utilisez l’outil.

Non, ils s’adressent aussi aux petites structures. Les OPCO prévoient des dispositifs collectifs qui permettent à de petites associations ou entreprises de bénéficier d’accompagnements de qualité sans coût direct. Ce sont souvent elles qui en tirent le plus de valeur.

4. Les dispositifs locaux et territoriaux

4.1. Fonds Vert de l’État

Le Fonds Vert est un dispositif majeur, mais il faut être clair : il ne s’adresse pas directement aux entreprises, sauf exception. Il est conçu pour financer les collectivités locales sur des projets de transition écologique (mobilité, eau, biodiversité, rénovation énergétique du patrimoine).

Pour une PME ou une ETI, l’enjeu est donc indirect : profiter des projets financés localement pour développer ses activités, proposer ses solutions et se positionner comme fournisseur. Mon rôle auprès des entreprises est d’identifier les appels d’offres et marchés publics générés par le Fonds Vert, et d’accompagner leur candidature. Ce n’est pas un guichet à solliciter directement, mais c’est un levier commercial à exploiter intelligemment.

Objectif
Accélérer la transition écologique des territoires en finançant les projets des collectivités locales et de leurs partenaires.

Ce que ça finance

  • Rénovation énergétique des bâtiments publics.

  • Développement des mobilités propres (pistes cyclables, bornes de recharge, transports collectifs).

  • Préservation et restauration de la biodiversité et des milieux naturels.

  • Gestion durable de l’eau et prévention des risques naturels.

  • Soutien à l’adaptation climatique des territoires.

Conditions d’éligibilité

  • Collectivités territoriales, syndicats mixtes, établissements publics.

  • Parfois, partenaires privés dans le cadre de projets pilotés par les collectivités (via appels d’offres).

  • Projets alignés avec les priorités définies par l’État.

Nature et montant de l’aide

  • Subventions pouvant couvrir jusqu’à 80 % des projets publics.

  • Budget total de plusieurs milliards d’euros à l’échelle nationale.

  • Déclinaison locale sous forme d’appels à projets ou de candidatures spontanées des collectivités.

Atouts

  • Effet d’entraînement massif sur l’économie locale.

  • Opportunité pour les entreprises de proposer leurs solutions techniques et innovantes.

  • Visibilité nationale et régionale importante.

Limites

  • Pas un guichet direct pour les entreprises privées.

  • Forte dépendance à la dynamique et à l’ambition des collectivités.

  • Délais longs liés aux marchés publics.

"Puis-je déposer un dossier Fonds Vert directement pour mon entreprise ?"

Non. Le Fonds Vert est destiné aux collectivités. En revanche, vous pouvez bénéficier des opportunités créées localement par les projets financés. La bonne stratégie consiste à se positionner comme prestataire sur ces marchés.

En identifiant les projets financés dans son territoire (bornes de recharge, rénovation de bâtiments publics, infrastructures de mobilité) et en répondant aux appels d’offres correspondants. Je conseille d’être en contact régulier avec les services économiques des agglomérations pour anticiper ces opportunités.

4.2. Convention Région–TENAQ (mobilités, EnR, efficacité énergétique)

La convention Région–TENAQ est un dispositif original qui repose sur la coopération entre la Région Nouvelle-Aquitaine et les syndicats départementaux d’énergie. Elle permet de financer des projets structurants dans la mobilité durable, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.

Pour les entreprises, l’accès est indirect, car la plupart des projets sont portés par les collectivités ou les syndicats eux-mêmes. Mon travail consiste à montrer aux dirigeants comment se positionner sur cette dynamique : devenir prestataire, fournisseur ou partenaire technique.

J’insiste aussi sur l’importance de l’anticipation : les projets sont souvent programmés sur plusieurs années, et ceux qui identifient tôt les priorités locales ont une longueur d’avance.

Objectif
Développer à l’échelle régionale et départementale des projets concrets dans la mobilité, la production et la consommation d’énergie, en associant collectivités, acteurs publics et privés.

Ce que ça finance

  • Déploiement d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques.

  • Projets de production d’énergies renouvelables locales (solaire, biomasse, réseaux de chaleur).

  • Travaux d’efficacité énergétique sur le patrimoine public.

  • Programmes de mobilité durable (transport collectif, solutions partagées).

Conditions d’éligibilité

  • Collectivités locales et syndicats départementaux d’énergie (TENAQ).

  • Entreprises privées impliquées comme partenaires techniques ou fournisseurs.

  • Projets alignés avec les priorités régionales et locales de transition.

Nature et montant de l’aide

  • Subventions régionales et cofinancements des syndicats d’énergie.

  • Montants variables selon la nature et l’ampleur des projets, souvent plusieurs centaines de milliers d’euros.

  • Possibilité d’intégrer des financements complémentaires (ADEME, France 2030).

Atouts

  • Forte dynamique territoriale, avec des projets concrets déployés rapidement.

  • Opportunités commerciales pour les entreprises locales.

  • Effet levier grâce à la coopération entre Région et syndicats.

Limites

  • Accès indirect pour les entreprises (via marchés publics ou partenariats).

  • Processus de décision dépendant des collectivités locales.

  • Calendrier des projets parfois long et soumis aux arbitrages politiques.

"Est-ce que mon entreprise peut candidater directement à la convention Région–TENAQ ?"

Non, ce sont les collectivités et syndicats qui déposent les projets. En revanche, vous pouvez vous positionner comme partenaire ou prestataire. L’important est d’identifier quels syndicats d’énergie portent des projets dans votre département et de vous rendre visibles auprès d’eux.

Celles qui proposent des solutions techniques liées à la transition : installateurs de bornes, bureaux d’études énergie, entreprises de génie civil, équipementiers solaires ou biomasse. Ces projets créent un volume important de marchés pour les PME locales.

4.3. Métropoles et agglos (Optimeau Limoges, prime solaire Grand Dax, bonus verts La Rochelle/Pau, etc)

Les aides locales sont souvent les plus méconnues, mais elles peuvent être les plus rapides et accessibles. Contrairement aux guichets nationaux, elles ciblent des projets concrets de proximité et sont moins saturées.

J’incite mes clients à vérifier systématiquement ce que proposent leur agglomération ou leur métropole : primes pour le solaire, bonus pour l’achat d’équipements verts, aides à la sobriété en eau ou en énergie. Ces dispositifs ne financent pas des millions, mais ils font gagner du temps et crédibilisent une démarche auprès d’autres financeurs. Leur force, c’est la simplicité et la proximité.

Objectif
Encourager les entreprises locales à adopter des pratiques écologiques via des primes ciblées et des programmes adaptés aux spécificités territoriales.

Ce que ça finance

  • Optimeau Limoges : réduction des consommations d’eau dans l’industrie, diagnostics et accompagnement.

  • Prime solaire Grand Dax : installation de panneaux photovoltaïques pour les entreprises locales.

  • Bonus verts La Rochelle et Pau : aides pour la mobilité durable, l’efficacité énergétique ou les projets RSE.

  • Autres initiatives locales : primes à la rénovation, soutien aux circuits courts, subventions pour les éco-événements.

Conditions d’éligibilité

  • Entreprises implantées sur le territoire concerné.

  • Dépenses en lien avec les priorités locales (énergie, eau, mobilité, déchets).

  • Dossiers allégés par rapport aux guichets nationaux.

Nature et montant de l’aide

  • Primes forfaitaires ou subventions couvrant une partie des coûts (souvent entre 20 % et 50 %).

  • Montants généralement modestes (quelques milliers à dizaines de milliers d’euros), mais cumulables avec d’autres aides.

  • Versements rapides, selon les calendriers locaux.

Atouts

  • Accessibles et peu complexes à activer.

  • Effet de levier pour d’autres financements.

  • Adaptées aux besoins spécifiques du territoire.

Limites

  • Montants limités, rarement suffisants pour un projet d’envergure.

  • Forte hétérogénéité entre territoires : pas d’harmonisation régionale.

  • Nécessite une veille locale régulière pour ne rien rater.

"Ces aides locales ne sont-elles pas trop modestes pour être intéressantes ?"

Elles sont modestes, mais stratégiques. Elles permettent de financer rapidement un premier pas et de prouver votre engagement. Cet effet levier facilite ensuite l’accès à des aides régionales ou nationales plus conséquentes.

Il faut consulter régulièrement les sites des collectivités, mais surtout se rapprocher des services développement économique et énergie. Je recommande aussi de suivre les réseaux consulaires et les clubs d’entreprises locaux : ce sont souvent eux qui diffusent l’information en premier.

Oui, tant que vous respectez la règle de non-cumul au-delà de 100 % des dépenses. En pratique, les collectivités sont habituées à fonctionner en cofinancement avec la Région ou l’ADEME. L’important est d’anticiper la répartition des financements dans le dossier.

5. Construire une stratégie de financement cohérente

Ce que je répète toujours aux dirigeants, c’est qu’accumuler des aides ne suffit pas. La transition écologique n’est pas une chasse au trésor administrative, c’est une trajectoire à planifier.

Une bonne stratégie consiste à séquencer les financements dans le temps : d’abord un diagnostic financé par l’OPCO ou la Région, ensuite un Tremplin ADEME ou une aide au conseil, puis une subvention d’investissement, et enfin un prêt Bpifrance pour compléter.

Cette logique évite l’effet “patchwork” où l’on empile des dispositifs incohérents. Mon rôle est de construire avec mes clients un plan sur trois ans, clair et crédible, qui maximise les aides tout en sécurisant la trésorerie.

Quelques étapes clés que je vous préconise :

  1. Diagnostic de départ

    • OPCO (diagnostics RH, RSE, compétences).

    • Région (aide au conseil stratégique transitions).

    • ADEME (ACT Pas-à-Pas, bilans carbone).

  2. Premiers financements rapides

    • ADEME Tremplin PME pour amorcer les actions.

    • Aides locales (primes énergie, eau, mobilité).

  3. Investissements structurants

    • Région (aide à l’investissement transitions).

    • ADEME (DECARB Flash, Industrie Zéro Fossile).

    • France 2030 pour les projets innovants.

  4. Compléments financiers

    • Prêts verts Bpifrance ou dispositifs “Industrie Verte”.

    • Programmes d’accélération Bpifrance pour structurer la croissance.

  5. Cumul et vigilance

    • Ne pas dépasser 100 % de subvention sur un même poste de dépense.

    • Anticiper les délais administratifs pour éviter les trous de trésorerie.

    • Préparer les audits et obligations de reporting (suivi CO₂, RSE).

Atouts

  • Permet d’éviter la dispersion et les pertes de temps.

  • Crée une trajectoire lisible pour les financeurs et les partenaires.

  • Sécurise les investissements tout en renforçant les compétences internes.

Limites

  • Demande une vision stratégique et du temps de pilotage.

  • Nécessite de coordonner plusieurs guichets en parallèle.

  • Requiert souvent un accompagnement externe pour optimiser l’ensemble.

Il est temps de conclure ce dossier.

La Nouvelle-Aquitaine offre un arsenal d’aides impressionnant. Utilisé intelligemment, c’est un multiplicateur de compétitivité; mal séquencé, c’est un aspirateur à temps et à trésorerie. Tout repose sur l’ordonnancement et la crédibilité des preuves (diagnostics, gains chiffrés, capacité d’exécution).

Voici deux trajectoires opposées qui, dans la pratique, font toute la différence.

Scénario A — Trajectoire orchestrée, effets de levier maximisés

Je construis une feuille de route 24–36 mois avec jalons clairs et responsables identifiés.

On démarre par des diagnostics finançables (OPCO, Région, ACT Pas-à-Pas) pour produire des preuves opposables aux guichets.

On enclenche des quick wins via Tremplin ADEME et des primes locales pour montrer la dynamique.

On bascule ensuite sur les investissements structurants (Aide régionale à l’investissement, DECARB Flash/Industrie Zéro Fossile), complétés par un prêt vert Bpifrance pour sécuriser le plan de financement et le calendrier d’achat.

Résultat attendu et mesurable :

  • Part de financement public consolidée souvent entre 30 et 55 % du CAPEX (selon taille et nature des dépenses), sans dépasser 100 % sur un même poste.

  • Délai de décision maîtrisé (6–12 mois pour les gros dossiers) car les livrables sont prêts et les cofinancements alignés.

  • ROI amélioré (gain de 1 à 3 années selon l’énergie et le process) grâce aux subventions et à la baisse de l’intensité énergétique.

  • Crédibilité externe renforcée auprès des donneurs d’ordres et banques, car la trajectoire climat est documentée, pilotée et auditée.
    Conditions de réussite non négociables : un chef de projet interne nommé, un rétroplanning par guichet, un tableau de bord avec 5 indicateurs simples (kWh évités, tCO₂ évitées, part d’aides sécurisées, échéances d’instruction, flux de trésorerie).

Scénario B — Méli-mélo opportuniste, épuisement garanti

On “tente sa chance” sur un AAP visible LinkedIn, on lance un achat sans preuve d’impact, on multiplie les sollicitations sans articuler OPCO, Région, ADEME et Bpifrance. Les dossiers partent incomplets, les réponses tardent, les équipes se démobilisent.

Conséquences prévisibles :

  • Refus ou sous-financement faute d’indicateurs robustes et de cofinancements verrouillés.

  • Décalage trésorerie car l’investissement démarre avant les décisions; la dette court, les aides ne tombent pas.

  • Empilement d’actions disparates qui n’atteignent ni les seuils d’économie d’énergie ni les cibles CO₂.

  • Perte de crédibilité aux prochains dépôts, car l’historique laisse apparaître des projets non finalisés.

Ma position est tranchée : le sujet n’est pas “combien je peux capter de subventions” mais “quelle trajectoire industrielle et climat je veux prouver, et avec quels jalons de financement.” Je recommande systématiquement un trépied:

  1. Gouvernance (pilote, comitologie, indicateurs),

  2. Preuves (diagnostics, devis, calculs d’impact),

  3. Séquencement (OPCO/Région → Tremplin/Local → Investissements lourds → Prêt vert).

Suivre le Scénario A ne garantit pas la médaille, mais il réduit drastiquement l’aléa, accélère les décisions et transforme les aides en avantages compétitifs tangibles. Le Scénario B, lui, ressemble à une loterie avec des billets payés par votre trésorerie.

À vous de choisir si votre transition est une stratégie ou un pari.

1. On me dit que je peux obtenir 70 ou 80 % de subvention. Ce n’est pas un effet d’annonce ?

Ces taux existent, mais ils concernent des cas précis et encadrés. Par exemple, l’ADEME Tremplin PME peut couvrir jusqu’à 80 % de certaines dépenses, et la Région peut financer à hauteur de 50–70 % une étude stratégique.

En revanche, pour des investissements matériels lourds, on est plus souvent autour de 25 à 40 %. Ce qui compte, c’est le cumul intelligent : un diagnostic financé par l’OPCO (0 € de reste à charge), une aide régionale couvrant 30 % de votre équipement, et un prêt vert Bpifrance pour compléter. Le vrai effet de levier se construit en additionnant plusieurs guichets cohérents, pas en espérant un jackpot unique.

Oui, mais sous conditions strictes. Les règles européennes interdisent de dépasser 100 % du coût éligible sur un poste donné. Autrement dit, si vos nouveaux moteurs coûtent 200 k€, et que la Région vous accorde 60 k€ (30 %), vous pouvez chercher ailleurs pour compléter, mais jamais au-delà de 200 k€. La stratégie, c’est de segmenter : une subvention Région pour l’équipement, une prise en charge OPCO pour la formation des opérateurs, et un prêt vert pour sécuriser la trésorerie. C’est légal, efficace et validé par les financeurs, tant que vous tracez bien vos dépenses.

C’est vrai pour certains appels à projets lourds comme Industrie Zéro Fossile (dépôt, instruction, décision : 9 à 12 mois). Mais d’autres dispositifs sont beaucoup plus rapides :

  • Tremplin ADEME PME : 2 à 3 mois.

  • Aides locales d’agglomération : parfois 1 à 2 mois.

  • OPCO : activation immédiate pour des diagnostics collectifs.
    Une bonne stratégie consiste à mixer des dispositifs rapides pour démarrer et des aides lourdes pour sécuriser vos investissements futurs. C’est le séquencement qui réduit la frustration des délais.

C’est une idée reçue. Les TPE et PME sont la cible prioritaire de la Région, des OPCO et du Tremplin ADEME. Les grands concours (France 2030, i-Demo) s’adressent à des structures plus solides, mais une PME peut très bien démarrer avec 50 k€ de Tremplin, 30 k€ d’aide au conseil régional, et un diagnostic RH/RSE pris en charge par son OPCO. J’ai vu des ateliers de 15 personnes financer 100 % de leur plan de formation RSE avec l’OPCO, puis décrocher 40 % de subvention sur un investissement. Ce n’est pas réservé aux majors, c’est une question de stratégie.

Oui, et souvent plus qu’on ne l’imagine. Un équipement financé par la Région ne donnera ses pleins effets que si vos équipes savent l’utiliser correctement. Les OPCO financent :

  • des diagnostics RSE ou énergétiques (gratuits pour l’entreprise),

  • des formations techniques (éco-conception, maintenance sobre, agroécologie…),

  • des accompagnements RH pour structurer une gouvernance climat.
    C’est invisible à court terme, mais décisif à moyen terme. Dans les appels à projets lourds, un plan de formation financé par l’OPCO peut être l’élément qui crédibilise votre dossier et déclenche la subvention.

Parce qu’ils créent des marchés. Le Fonds Vert ne verse pas d’argent à une PME, mais il finance les collectivités pour des projets locaux (réseaux de chaleur, bornes de recharge, gestion de l’eau). Ces projets génèrent des appels d’offres. Pour une PME de génie civil, d’ingénierie ou d’énergie, c’est une source directe de contrats. Même logique avec TENAQ : si vous êtes fournisseur d’équipements solaires, vous ne candidatez pas, mais vous pouvez vendre vos solutions dans le cadre des projets financés. L’opportunité est commerciale, pas administrative.

C’est un risque, et beaucoup d’entreprises tombent dans ce piège. Mais utilisé correctement, un diagnostic est une arme stratégique :

  • il fournit les données exigées par les financeurs pour justifier un investissement,

  • il crédibilise votre plan auprès des banques,

  • il évite les investissements incohérents.
    L’astuce, c’est de cadrer le prestataire et de lier chaque diagnostic à une étape suivante (ex. : un ACT Pas-à-Pas ADEME qui ouvre la porte à un DECARB Flash). Sans ça, oui, vous accumulez des rapports vitrines.

Tout dépend de votre stratégie. Scénario A : vous avancez seul, vous gardez votre indépendance, mais vous ralentissez vos investissements et vous laissez vos concurrents capter jusqu’à 50 % de financement public. Scénario B : vous structurez vos demandes, vous acceptez de naviguer dans l’administratif, et vous transformez les aides en levier de compétitivité. À l’heure où les marges industrielles sont comprimées, ignorer ces dispositifs revient souvent à laisser filer un avantage stratégique. L’effort est réel, mais l’impact l’est aussi : compétitivité renforcée, image valorisée, et trajectoire climat crédible.

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